Cours de Mosaique à TISB

Ce matin, j'ai rendez-vous à l'école pour animer un atelier de mosaïque pour les enfants de KG1 (équivalent 2nd section de maternelle) 
Je me suis retrouvée en face de 13 petits monstres de plusieurs nationalités (Indiens, Allemands, Américains, Français, Britanniques et Japonais).
Il était fascinant de constater à quel point certains traits de caractères sont innés :

  • les petits japonais ont fait un travail d'une précision et d'une finesse admirable. Ils étaient les seuls à venir me demander de recouper les « tesselles »  
  • Les indiens ont été les moins précis. Ma cousine, grande voyageuse et adepte de l'Inde, a une expression favorite « c'est fait à l'indienne »…J'en ai compris  tout le sens ce jour là ! 

Je suis ressortie épuisée de cette épreuve mais les enfants étaient ravis et j'ai du y retourner le lendemain pour animer une autre classe.

Enfin la maison 130 !

Maison coté jardin Fidèles lecteurs, vous vous souvenez de nos déconvenues avec la  maison 66, et vous vous doutez que  j'ai remué ciel et terre pour trouver une nouvelle maison.
J'ai donc appelé tous les agents du marché (grâce aux conseils des Mamans présentes à la sortie d'école) et j'ai visité toutes les maisons disponibles sur le marché. J'ai également appris que le premier agent par lequel nous étions passés était le plus grand voleur de Palm meadows.

La situation était tendue car nous étions dans un appartement provisoire et subissions 3 à 4h00 de voiture par jour (selon les membres de la famille). Notre container était sur le point d'arriver à Bangalore.
Notre choix s'est porté sur une première maison 285, que j'ai rejetée au moment de signer car le loyer était encore une arnaque.De visites en visites, j'ai ensuite flashé sur la maison 133, une superbe villa de plus de 300 m² mais avec un petit jardin et des pièces dangereuses pour les enfants (mezzanines, etc..).

Nous étions sur le point de la signer quand j'ai visité la 130 :

  • plus de 300 m² avec une conception des espaces « à l'occidentale »
  • Une superbe cuisine américaine avec îlot central
  • une orientation plein Sud avec un jardin acceptable
  • 4 chambres (et donc une chambre d'amis)

Nous avons donc signé cette maison sans que Marc, en déplacement en France, ne la visite.
Depuis le 1er Mars, nous habitons donc cette superbe villa et Marc n'a jamais regretté mon choix.

Un CAP de boucher

Hier, je suis allée acheter de la viande chez « Bamburies », célèbre boucherie de Bangalore (25 ans d'existence, seule boucherie à servir de la viande fraîche et conservée selon des techniques occidentales).
Tous les expatriés se fournissent dans cette échoppe.
Le magasin ne paye pas de mine : aucune viande n'est apparente. Toute la marchandise est stockée dans d'énormes frigos crasseux. Le patriarche trône dans un coin, les yeux cachés derrière d'énormes verres correcteurs. Son fils (35/40 ans) me fait un grand sourire et me donne la liste des produits disponibles et vante la fraîcheur de sa marchandise.
Déconcertée, je lui demande si je peux voir les produits, il claque dans les mains et un sbire lui apporte un sac de bœuf (« roast beef » … c'est du steak cuit). Il m'explique que c'est pour mettre dans les sandwiches. Je lui réponds avec circonspection que les Frenchies n'achètent que de la viande crue !
Nouveau claquement de main : un sac de 1,1 kg  de bœuf cru arrive.
Je le prends, ça ne coûte que 200 roupies (environ 4 euros), soit le prix d'un paquet de coton pour les fesses de bébé (les cotons et le papier toilette sont ici un produit de luxe et coûtent plus chers que la viande !!!)
Arrivant, à la maison, j'ouvre victorieusement mon paquet de steaks, ravie de pouvoir proposer de la viande au menu de ce soir.
Avec consternation, je découvre que la pièce de bœuf est entière.
Argh… ! Instant de panique : je regarde désespérément le houseboy et la nanny qui n'ont jamais vu une pièce de bœuf entière. Ils ne peuvent pas m'aider.
Soudain, je me rappelle du boucher de Vincennes (celui de la place Diderot) et j'essaye d'imiter ses gestes.
Une bouffée de nostalgie m'envahit : les budgets de Rodamco, c'était quand même plus facile que le découpe de la pièce de bœuf.
J'aurai dû passer mon CAP de boucher, ça aurait été plus utile qu'une école de commerce !!!!
Finalement, je réussi à extraire 8 steaks superbes de cette pièce de bœuf … et je les mets au congélateur. 

C'est à cet instant que je réalise que le morceau de viande que je viens de massacrer, en Français, ça s'appelle un filet mignon … !!!
Si mon oncle, qui est boucher, m'avait vu massacrer ce filet mignon, il m'aurait transformé en saucisse !!!!!!
En tout cas, les steaks étaient drôlement tendres et Tristan n'avait jamais mangé une aussi bonne viande …même en France.

Appel à témoin : si l'un de mes lecteurs a développé la compétence « débiter des steaks dans une pièce de boeuf », merci de me dire par mail comment on doit procéder…. Ca améliorera mon quotidien !

Traverser la rue

Aujourd’hui, 3 semaines après mon arrivée, j’ai tenté une nouvelle expérience : traverser la rue !!
Ca peut paraître ridicule…. Mais traverser une rue est ici une périlleuse aventure !!

Le premier objectif est de trouver le passage clouté (traverser hors des clous est absolument IMPOSSIBLE vu la densité des voitures, motos et rickshaws).
Une fois le passage clouté trouvé (à condition de pouvoir le distinguer sous la poussière de Bangalore), il faut comprendre les règles de circulation pour enfin tenter une traversée (à noter que le  « bonhomme vert » et le « bonhomme rouge », ça n’existe pas systématiquement !).

Personnellement, je n’ai pas réussi à comprendre les règles de circulation …. J’ai alors appliqué la conduite que je préconise à Tristan tous les jours depuis qu’il va à l’école anglaise : « Si tu ne comprends pas ce qu’on te dit ou comment ça marche, observe les autres et fais comme eux ! ».
Ca a bien fonctionné pour traverser la rue !

Je pense que les Indiens ont dû trouver très exotique de voir une Européenne en talons traverser une rue boueuse pour aller au marché ! Ici, les Européennes circulent en voitures climatisées et ne traversent jamais les routes sans leur chauffeur !

Recherche maison désespérement

Dés mon arrivée à Bangalore, je me suis précipitée pour visiter la maison …
En vain, l'agence était injoignable ! Grâce à la débrouillardise de Mani (notre chauffeur), j'ai pu visiter « illégalement » notre nouvelle maison …
Et ce fut une énorme déception : la maison était dans un état lamentable !!!! Tous les murs avaient été coloriées par des enfants, aucune des fenêtres ne fermait correctement (le bois ayant travaillé pendant la mousson), les salles de bain étaient complètement moisies, la cuisine n'était pas équipée et dans un standing inacceptable pour le quartier, le jardin était un champs défraîchi !

Il fait savoir que cette maison était située à « Palm Meadows », quartier le plus chic de Bangalore où les maisons sont équipées pour des occidentaux (salle de bains selon les normes occidentales, cuisines italiennes, fourniture d'eau chaude par chauffe-eau, groupe électrogène en cas de coupures de courant).
Un tel standing a un prix : des locations environ 2 à 3 fois supérieures au marché !Les prix annoncés sont très supérieurs à des prix parisiens.
La maison N° 66 n'était pas du tout conforme à ce standing, nous nous sommes donc fait gravement arnaquer (Marco avait signé sans la voir !).

Nous avons donc décidé de nous lancer à la recherche d'une nouvelle solution : j'ai passé des matinées à visiter des maisons à des prix débiles … les agences sentant que nous avions la pression ! A ce jour, j'ai fait plusieurs propositions et j'attends des réponses… Notre container arrive à la fin de cette semaine…La situation est serrée !

En plus, en Inde, les baux sont négociables tous les 11 mois et le propriétaire peut fixer unilatéralement le niveau loyer (genre, vous payez 20% supplémentaires ou vous partez).
Une chose est certaine : je ne suis pas prête à poser mes valises !!!Je peux statistiquement déménager tous les 11 mois.

Tu préféres…

Aurore : « Tu préfères ici ou en France ?»
Tristan : « Ici, parce que c’est beau ….. Il y a de jolies choses ! »
Aurore : « Quoi par exemple ? »
Tristan : « Ben les lumières de la ville ? »
Je le regarde sans comprendre, il ajoute « Voyons Maman, les lumières de la ville quand nous sommes arrivés en avion »
Aurore : « Et quoi d’autre ? »
Tristan : « Dans l’appartement, j’aime aussi … les trucs qui coupent ! » (En me montrant les ventilateurs !!!)
Décidément, les enfants ont de bien étranges perceptions.

Le dodelinement

Chez les indiens le ‘dodelinement’ est un art qui s’acquiert dés la petite enfance (j’ai vu des tout petits de 2 ans dodeliner au parc !) qui consiste à remuer la tête d’une manière qui ne veut dire ni oui, ni non.
Un néophyte se dit, au premier abord, que l’indien lui dit « oui ». Erreur !!!!
Il y a plusieurs types de dodelinement qu’il faut savoir interpréter !

Généralement, plus les indiens sont éduqués et au contact d’occidentaux, moins ils dodelinent.
Plus on descend dans les classes sociales et plus le dodelinement est répandu  et signifie que l’interlocuteur n’a rien compris.
Alors plutôt que dire non ou faire répéter, l’indien dodeline et son interlocuteur est ravi de son acquiescement.
Toutefois, l’interlocuteur se met en colère quelques temps plus tard car ses consignes n’ont pas été exécutées !!!
Dans 90% des cas, le dodelinement souriant signifie que vos paroles ont été TOTALEMENT INCOMPRISES. Il faut donc reformuler jusqu’à l’obtention d’un dodelinement enthousiaste accompagné d’un ‘Yes ‘ franc et massif .

Parenthèse énnéagramme : le dodelinement est typiquement « 9 ». En effet, il s’agit d’une défense remarquable pour un individu qui laisse son interlocuteur interpréter ce qu’il a envie : le conflit est ainsi systématiquement évité puisque l’interlocuteur comprend ce qui lui fait plaisir (exemple de mon histoire avec le douanier !).
Le problème, c’est que cette attitude  peut déclencher de gros conflits à retardement, mais n’est ce pas la fatalité des 9 ?

La rentrée ratée de Tristan

Dés notre première semaine et après avoir trouvé une nounou pour Baptiste, nous nous sommes précipités à la TISB ( The International School of Bangalore) afin de visiter la classe de Tristan.
Après 45 mn d’attente (à noter que la patience est une qualité indispensable en Inde… et dont je suis totalement dépourvue !), nous avons rencontré une femme (dont j’ai oublié le nom) qui nous a victorieusement déclaré  » j’ai le plaisir de vous annoncer que votre enfant est accepté à TISB ….. À partir de Août 2006 ! »
Là, j’ai failli tomber de ma chaise ! Je contre attaque immédiatement en déclarant qu’il s’agit d’un quiproquo car nous avons eu l’accord pour une rentrée en Janvier, raison pour laquelle j’ai accepté de déscolariser mon enfant en France pour venir à Bangalore.
Elle me répond avec un grand sourire qu’il était clairement exprimé dés le départ que la rentrée ne pouvait se faire qu’en Août (en début d’année scolaire).
Un bref instant, j’ai failli retourner son bureau et atomiser l’indien de la société de Marco qui nous accompagnait. J’ai fait un effort énorme pour ne pas exprimer ma colère et j’ai patiemment expliqué à la grognasse de service qu’il était impossible que mon enfant n’aille pas à l’école pendant une période de 5 mois !! Elle est restée inflexible pendant toute la durée de l’entretien.
A noter qu’à ce moment là, Marco était décomposé et dans un état de rage pire que le mien !
Pendant toute la visite de l’école, j’ai constamment insisté pour que mon fils soit admis et j’ai souligné le faible effectif des classes maternelles. A la fin, la responsable des admissions a du sentir mon désarroi de mère et m’a promis que si un enfant partait en cours d’année, mon fils serait le premier sur la liste d’attente. … en fait, elle voulait juste qu’on lui fasse une chèque pour la rentrée 2006 !
La perspective de garder Tristan pendant 7 mois d’affilés m’a plongé dans une déprime absolue !!!!
Marco a remué ciel et terre à son bureau…et à l’heure où j’écris cet article, aucune solution satisfaisante ne nous a été proposée : la seule école internationale qui accepte Tristan en cours d’année est située à 45mn /1h00 de notre future résidence ……… Je fulmine !!
Et le pauvre Tristan me demande tous les jours « Maman, je veux aller à l’école ».
A suivre !!!!!

Une arrivée difficile à Bangalore

Samedi 21/01/2006, 1h30 heure locale : l’airbus A 330 se pose après 8h30 d’un mémorable vol !
Pendant ce vol, Tristan n’a jamais dormi et Baptiste n’a somnolé qu’une heure. Il a passé le reste du vol à pousser des hurlements stridents toutes les 5 mn. Une telle démonstration de joie a bien évidemment fortement agacé les autres passagers de la « business class » qui ont rapidement exprimé leur mécontentement.
Je me suis donc retrouvée à promener Baptiste dans les couloirs pendant des heures tandis  que Tristan embêtait les passagers alentour ou fondait en larmes car il pensait que j’avais quitté l’avion.
Un homme d’affaires français a eu l’immense chance de voyager à coté de Tristan qui lui a fait construire des avions en « clipo » et des éléphants en pâte à modeler pendant de longues heures …. Il a été d’une patience infinie.
J’étais donc ravie de notre atterrissage ainsi que tous les passagers environnant.

Marco était supposé m’envoyer quelqu’un avec une pancarte pour m’aider à récupérer les 95 kg de bagages ainsi que les 2 enfants et les bagages mains.
Après être passée au contrôle passeport sans aucun problème, je pars donc à la recherche d’une pancarte avec mon nom… et je ne trouve personne !
Convaincue que je peux me débrouiller tout seule, je cherche donc un  porteur pour m’aider à récupérer les bagages …et je n’en trouve aucun de disponible !
Un vol de la Luftansa vient de se poser et tous les porteurs sont réquisitionnés par les Allemands.J’attrape donc un chariot et attend « patiemment » (2mn maxi) puis Tristan commence à sauter partout et Baptiste à se trémousser dans la poussette …

Ca ne va pas être gérable !!  Idée brillante : Continuer la lecture