Lundi, c’était la rentrée des classes … dans un nouveau pays et une nouvelle école.
La rentrée était placée sous le signe du stress : nous avons découvert la semaine dernière l’état d’avancement des travaux de notre maison et avons été horrifiés par ce qu’il restait à faire !
La maison sera livrée au mieux le 12 Septembre (pour une date initialement prévue le 15 Aout).
Autant dire que j’ai perdu tout mon enthousiasme ! Je suis condamnée à ‘glander’ pendant dix jours et j’ai horreur de ne rien faire !!
Le matin de la rentrée, nous sommes donc partis de l’hôtel, en centre ville, en voiture pour aller vers l’école. J’étais super stressée car je ne voulais pas arriver en retard et je ne connaissais pas le temps moyen de trajet et l’état du trafic. Heureusement, nous sommes arrivés avec quinze minutes d’avance !
Devant l’école, les garçons étaient cools en apparence mais me jetaient des regards éplorés.
Tristan est allé chercher sa classe et j’ai trouvé Baptiste sur les listes. Je l’ai accompagné jusqu’à son institutrice ….qui n’était pas là !
Autant dire que la première impression étaient mauvaise : je trouve inacceptable d’être absent un jour de rentrée.
J’ai ensuite pris des renseignements auprès d’anciennes Mamans : cette instit est apparemment très bien. J’attends donc les raisons de cette absence.
J’ai laissé Baptiste avec son maitre de remplacement et suis allée retrouver Tristan qui ne trouvait pas son nom sur les listes. Il était en fait dans une classe à double niveau CM1/CM2.
J’ai blêmi : je pense qu’une classe à double niveau n’est pas adaptée à une personnalité comme celle de Tristan.
Je l’ai donc accompagné voir son maitre. Je ne suis pas allée demander à le changer de classe car j’ai eu un super feeling avec le maitre qui me parait cool, plein d’humour et vraiment gentil. Je pense que c’est le genre de personnalité que Tristan appréciera car il pourra faire de l’humour sans se faire punir et trouvera sans doute un enthousiasme à travailler.
J’ai erré dans le quartier en attendant la sortie de l’école à 14h36 (ce n’est pas une erreur de frappe).
En effet, les bouchons pour rentrer au centre ville sont énormes, je ne peux donc pas retourner à l’hôtel après avoir déposés les gars à l’école !
J’ai récupéré un Tristan souriant. Le maitre m’a fait un petit signe de la tête, d’un air de dire que tout s’était bien passé.
Tristan m’a dit : « je te préviens, j’ai besoin d’un gros gouter ! Je suis mort de faim ! »
Moi : « ah bon, tu n’as pas mange à la cantine ?»
Tit : « Si mais ce n’est pas assez pour moi »
Nous avons alors aperçu Baptiste qui semblait soulagé de nous voir. Il était très fatigué !
Les garçons ne m’ont rien raconté … Puis … Petit à petit, les langues se sont déliées.
Tristan m’a dit qu’il trouvait que les anciens n’accueillaient pas bien les nouveaux !
Les élèves ont du se présenter et Tristan a racontait qu’il vivait à Dubaï ou les températures pouvaient atteindre 45 degrés.
Un garçon a dit : « ici, tu peux mettre un moins devant ! Tu sais, l’an dernier, un enfant est devenu bleu à la recréation…. Il est allé à l’hôpital….et il est mort …… de froid »
Tristan a eu peur mais il a vu le regard de Lou (la fille d’Isabelle) qui levait les yeux au ciel d’un air de dire « n’importe quoi ».
Tit a été rassuré et a alors compris que le garçon racontait des âneries.
Et il a ajouté : « tu sais Maman, c’est méchant de faire ca à un nouveau ! Ca ne se fait pas des trucs pareils ! »
Cela n’a pas empêché Tristan de se faire des copains à la recréation.
J’ai également découvert que c’était un peu compliqué à la cantine car le personnel parlait polonais.
Tristan a trouvé la parade : il s’est assis a cote d’un franco-polonais et lui a demandé de tout traduire.
Je connais depuis longtemps les capacités d’adaptation de Tristan et sa capacité à nouer des liens et trouver des solutions en environnement hostile ou étranger … Mais j’avoue qu’il continue à me surprendre !
Tit a décrété qu’il préférait cette école à celle de Dubaï : il y a moins de monde dans la cour de recréation, on peut donc mieux jouer à loup Glacé sans percuter d’autres enfants.
Baptiste était moins loquace.
Il m’a raconté qu’à la première récré, il avait vu Eliot (un enfant dont je connais la Maman et avec qui nous étions allés jouer).
Eliot est venu le voir (ils étaient tous les deux seuls sur leur banc) : « comment tu t’appelles déjà ? »
– « Baptiste, et toi ? »
– « Eliot ! Tu t’es fait des copains ? »
– « non ! Et toi ? »
– « non »
J’ai demandé à Baptiste s’ils étaient devenus copains et il m’a dit NON !
Tristan et moi lui avons proposé de lui expliquer comment nous nous faisions des copains et Baptiste a accepté.
J’ai contacté la Maman d’Eliot qui m’a proposé de faire rencontrer les garçons cet aprèm. J’ai sauté sur l’occasion : les deux enfants pourront ainsi se retrouver sur le banc de la recréation !
A la cantine, ca a été compliqué pour Baptiste qui ne comprenait rien et n’a pas voulu demander à quelqu’un de traduire.
Le soir, il m’a demande de lui apprendre à dire « non merci » (lorsqu’il ne veut pas d’un aliment.)
Baptiste était également perturbé que sa maitresse soit absente mais il a fait face avec courage.
Les deux garçons sont retournés à l’école sans problème ce matin.
Je considère donc que la rentrée s’est bien passée malgré les circonstances logistiques compliquées pour nous !
La rentrée est tout aussi difficile pour moi : tant que je n’ai pas installé cette fichue maison je peux difficilement passer à la suite (travailler) …et c’est la suite qui m’intéresse !
Je pensais être installée vers le 15 Septembre : c’est raté !!