Une inflation galopante…sur les machines à laver

Depuis plusieurs jours, je fais des repérages d'électroménager… dans l'espoir de trouver un jour une maison !
Enfin après voir signé la N° 130, je peux enfin aller acheter le frigo, le lave linge et le micro onde.
Je connais bien évidemment les prix par cœur (les lecteurs qui me connaissent bien savent pertinemment que j'ai fait un super benchmark dans plusieurs magasins et auprès de toutes mes copines !!)
Le vendeur de « PAI international »  me reconnaît (c'est ma 2ndee visite !)…et miraculeusement m'annonce que le frigo bénéficie d'une promo spéciale de 1000Rs (environ 20 €) aujourd'hui !
Par contre, il propose un prix pour  le lave linge supérieur de 5000 Rs (soit 100€ !).
Je le regarde et lui demande de vérifier le prix. Il revient  et m'annonce le même prix.
Je lui dis qu'il fait erreur… il déclare alors, triomphant, que Samsung a augmenté les prix depuis ce matin.
Je commence à m'énerver et lui demande s'il me prend pour une idiote ?!
Il part et revient avec son chef qui me tient le même discours.
Intérieurement, je fulmine… Et je ne peux pas m'énerver car ca ne se fait pas dans ce pays !
Je reste ferme et refuse de payer ce prix. Le chef me dit de choisir tous mes articles et qu'on discutera après du prix.
Je choisis, le chef du chef arrive en me réexpliquant que Samsung a augmenté ses prix dans la nuit.
Avec un sourire goguenard, je lui réponds : « puisque l'augmentation date de cette nuit, ca veut dire que le produit que j'achète était déjà en stock hier.Vous pouvez donc me faire le prix d'hier ! ».
Le Chef du chef est consterné et ne sait que répondre. Ses vendeurs roulent de grands yeux effarés !
Le chef du chef me demande alors de le suivre dans un espace isolé du magasin et m'annonce alors « entre 4 yeux » que comme je suis une cliente très maligne, il veut bien me faire un super prix !

Finalement, j'ai eu ma machine au prix souhaité. Et malgré ca, je sais que je me suis fait arnaquer !
La conversation a duré 45 mn ! Je ressors épuisée et  j'attaque mon heure de trajet pour aller chercher Tristan à l'école.
Ce genre de négociation m'épuise et  c'est ainsi chaque jour !

Un CAP de boucher

Hier, je suis allée acheter de la viande chez « Bamburies », célèbre boucherie de Bangalore (25 ans d'existence, seule boucherie à servir de la viande fraîche et conservée selon des techniques occidentales).
Tous les expatriés se fournissent dans cette échoppe.
Le magasin ne paye pas de mine : aucune viande n'est apparente. Toute la marchandise est stockée dans d'énormes frigos crasseux. Le patriarche trône dans un coin, les yeux cachés derrière d'énormes verres correcteurs. Son fils (35/40 ans) me fait un grand sourire et me donne la liste des produits disponibles et vante la fraîcheur de sa marchandise.
Déconcertée, je lui demande si je peux voir les produits, il claque dans les mains et un sbire lui apporte un sac de bœuf (« roast beef » … c'est du steak cuit). Il m'explique que c'est pour mettre dans les sandwiches. Je lui réponds avec circonspection que les Frenchies n'achètent que de la viande crue !
Nouveau claquement de main : un sac de 1,1 kg  de bœuf cru arrive.
Je le prends, ça ne coûte que 200 roupies (environ 4 euros), soit le prix d'un paquet de coton pour les fesses de bébé (les cotons et le papier toilette sont ici un produit de luxe et coûtent plus chers que la viande !!!)
Arrivant, à la maison, j'ouvre victorieusement mon paquet de steaks, ravie de pouvoir proposer de la viande au menu de ce soir.
Avec consternation, je découvre que la pièce de bœuf est entière.
Argh… ! Instant de panique : je regarde désespérément le houseboy et la nanny qui n'ont jamais vu une pièce de bœuf entière. Ils ne peuvent pas m'aider.
Soudain, je me rappelle du boucher de Vincennes (celui de la place Diderot) et j'essaye d'imiter ses gestes.
Une bouffée de nostalgie m'envahit : les budgets de Rodamco, c'était quand même plus facile que le découpe de la pièce de bœuf.
J'aurai dû passer mon CAP de boucher, ça aurait été plus utile qu'une école de commerce !!!!
Finalement, je réussi à extraire 8 steaks superbes de cette pièce de bœuf … et je les mets au congélateur. 

C'est à cet instant que je réalise que le morceau de viande que je viens de massacrer, en Français, ça s'appelle un filet mignon … !!!
Si mon oncle, qui est boucher, m'avait vu massacrer ce filet mignon, il m'aurait transformé en saucisse !!!!!!
En tout cas, les steaks étaient drôlement tendres et Tristan n'avait jamais mangé une aussi bonne viande …même en France.

Appel à témoin : si l'un de mes lecteurs a développé la compétence « débiter des steaks dans une pièce de boeuf », merci de me dire par mail comment on doit procéder…. Ca améliorera mon quotidien !

Traverser la rue

Aujourd’hui, 3 semaines après mon arrivée, j’ai tenté une nouvelle expérience : traverser la rue !!
Ca peut paraître ridicule…. Mais traverser une rue est ici une périlleuse aventure !!

Le premier objectif est de trouver le passage clouté (traverser hors des clous est absolument IMPOSSIBLE vu la densité des voitures, motos et rickshaws).
Une fois le passage clouté trouvé (à condition de pouvoir le distinguer sous la poussière de Bangalore), il faut comprendre les règles de circulation pour enfin tenter une traversée (à noter que le  « bonhomme vert » et le « bonhomme rouge », ça n’existe pas systématiquement !).

Personnellement, je n’ai pas réussi à comprendre les règles de circulation …. J’ai alors appliqué la conduite que je préconise à Tristan tous les jours depuis qu’il va à l’école anglaise : « Si tu ne comprends pas ce qu’on te dit ou comment ça marche, observe les autres et fais comme eux ! ».
Ca a bien fonctionné pour traverser la rue !

Je pense que les Indiens ont dû trouver très exotique de voir une Européenne en talons traverser une rue boueuse pour aller au marché ! Ici, les Européennes circulent en voitures climatisées et ne traversent jamais les routes sans leur chauffeur !

Recherche maison désespérement

Dés mon arrivée à Bangalore, je me suis précipitée pour visiter la maison …
En vain, l'agence était injoignable ! Grâce à la débrouillardise de Mani (notre chauffeur), j'ai pu visiter « illégalement » notre nouvelle maison …
Et ce fut une énorme déception : la maison était dans un état lamentable !!!! Tous les murs avaient été coloriées par des enfants, aucune des fenêtres ne fermait correctement (le bois ayant travaillé pendant la mousson), les salles de bain étaient complètement moisies, la cuisine n'était pas équipée et dans un standing inacceptable pour le quartier, le jardin était un champs défraîchi !

Il fait savoir que cette maison était située à « Palm Meadows », quartier le plus chic de Bangalore où les maisons sont équipées pour des occidentaux (salle de bains selon les normes occidentales, cuisines italiennes, fourniture d'eau chaude par chauffe-eau, groupe électrogène en cas de coupures de courant).
Un tel standing a un prix : des locations environ 2 à 3 fois supérieures au marché !Les prix annoncés sont très supérieurs à des prix parisiens.
La maison N° 66 n'était pas du tout conforme à ce standing, nous nous sommes donc fait gravement arnaquer (Marco avait signé sans la voir !).

Nous avons donc décidé de nous lancer à la recherche d'une nouvelle solution : j'ai passé des matinées à visiter des maisons à des prix débiles … les agences sentant que nous avions la pression ! A ce jour, j'ai fait plusieurs propositions et j'attends des réponses… Notre container arrive à la fin de cette semaine…La situation est serrée !

En plus, en Inde, les baux sont négociables tous les 11 mois et le propriétaire peut fixer unilatéralement le niveau loyer (genre, vous payez 20% supplémentaires ou vous partez).
Une chose est certaine : je ne suis pas prête à poser mes valises !!!Je peux statistiquement déménager tous les 11 mois.